Le Pape François canonisera un jeune ouvrier italien le 14 octobre

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nunzio sulprizio

Un consistoire ordinaire public a été organisé ce matin au Vatican pour fixer la date de canonisation de Nunzio Sulprizio. Ce laïc italien du XIXe siècle, qui fut un ouvrier des Abruzzes marqué par une enfance douloureuse mais aussi par une piété intense, sera canonisé le 14 octobre, en même temps que Paul VI, qui l’avait béatifié en 1963.

 

C’est donc le 14 octobre que sera canonisé Nunzio Sulprizio, en même temps que Paul VI et Mgr Romero. Le Pape François avait convoqué un consistoire ce matin, ce qui est relativement inhabituel en plein été, afin d’ajouter ce jeune homme italien du XIXe siècle à la liste des futurs canonisés de cet automne. Il s’agit d’un nouveau témoin de la sainteté ordinaire, celle des plus petits, des plus misérables, des plus invisibles, fidèles à Dieu et remplis d’espérance malgré une vie dure et humiliante.

Né dans la province de Pescara en 1817, très vite orphelin, il décèdera à seulement 19 ans, après avoir été un enfant battu notamment par son oncle qui en avait la garde et l’exploitait dans sa forge, comme un esclave, le contraignant notamment à des marches de plusieurs kilomètres avec de lourdes charges qui feront de son enfance et de son adolescence un véritable chemin de Croix. Le repos dans une chapelle, devant le tabernacle fut son seul refuge, sa consolation, le lieu d’une amitié confiante avec Jésus.

Gravement malade, atteint par un cancer des os, il finira sa vie en 1836 en offrant ses souffrances au Seigneur. «Soyez heureux, depuis le Ciel je vous assisterai toujours» confiera-t-il au prêtre venu lui administrer les derniers sacrements. Sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage, et le 1er décembre 1963, devant tous les évêques du monde rassemblés pour le Concile Vatican II, Paul VI proclamait bienheureux ce jeune ouvrier.

En les canonisant ensemble, François reliera donc deux modèles de sainteté, celle d’un Pape marqué par une solide formation intellectuelle et le souci de rendre le message chrétien audible dans le monde entier, et celle d’un jeune garçon humilié, dont la foi demeure un exemple pour les plus pauvres d’aujourd’hui, qui «auront une grande récompense dans le Ciel», est-il écrit dans les Béatitudes. Il n'est pas anodin que ce jeune homme de 19 ans soit canonisé dans le contexte du Synode des Jeunes.

Ce 14 octobre sera un jour de canonisation collective, puisqu’en plus de Paul VI, Mgr Romero et donc Nunzio Sulprizio, seront également canonisés deux prêtres italiens, Francesco Spinelli et Vincenzo Romano, et deux religieuses, l’Allemande Maria Katherina Kasper et l’Espagnole Nazaria Ignazia March Mesa. L'annonce en avait été faite au printemps dernier. 

 

Source: VaticanNews - Cyprien Viet - Cité du Vatican

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Paul VI, homélie de la béatification, le 1er décembre 1963

13-4-1817, Pescosansonesco, Pescara, Italie

5-5-1836, Naples, 19 ans, Italien. Fêté le 5 mai.

 

Son père était cordonnier, sa mère fileuse. A 3 ans, il perdit son père, et à 6 ans, sa mère.

Il est recueilli par sa grand-mère qui lui inculque une foi profonde, vivante. Trois ans après, elle meurt.

 

Son oncle l’héberge mais il est colérique, brutal, boit et blasphème. Nunzio, 9 ans, est rudoyé si durement qu’il en est estropié.

Son travail, qui doit servir à payer sa pension, est trop dur pour lui. En plus, mal nourri, il tombe malade, une jambe est atteinte, l’os carié.

 

Moqué par les enfants du village, Nunzio applique les leçons de sa grand-mère, et supporte tout sans plainte.

 

L’oncle met l’enfant à l’hôpital de l’Aquila. Jugé incurable, il est transféré à l’hôpital de Naples.

 

Voulant servir les pauvres, les Sœurs de la Charité acceptent son offre de soigner et consoler les malades. Il rayonne la paix… et cependant, il est humilié, calomnié par certains.
A nouveau, il ne se plaint pas et pardonne. Ses collègues s’étant adoucis, Nunzio se trouve fort bien à l’hôpital où il unit ses douleurs à la Passion du Christ. Il est heureux, car, à 14 ans, il peut faire sa 1ère communion qu’il espérant tant.

 

Un colonel de la garde du roi de Naples et des Deux-Siciles, Félix Wocklinger, entend parler de lui et le recueille. Il y est merveilleusement bien mais… lors des absences du maître, les serviteurs jalousant Nunzio, l’injurient, lui subtilisent sa nourriture, etc. Il supporte encore tout, sans se plaindre. Les persécuteurs en arrivent à l’admirer.

 

Il expire à 19 ans, exemple de patience et de charité. Léon XIII le proposa en modèle à toute la jeunesse ouvrière. Paul VI le béatifia le 1er décembre 1963.

 

« Nunzio Sulprizio vous dira, à vous jeunes, que votre âge a été illuminé et sanctifié par lui. Cette gloire vous appartient. Il vous dira que la jeunesse ne doit pas être considérée comme l’âge des passions désordonnées, des inévitables chutes, des crises invincibles, des pessimismes décadents, des égoïsmes qui s’affichent… 

Il vous dira qu’aucun âge de la vie, comme le vôtre, jeunes, n’est capable de grands idéaux, de généreux héroïsme, d’exigences cohérentes de pensée et d’action. Il vous enseignera que vous, jeunes, pouvez régénérer en vous-mêmes le monde dans lequel la Providence vous a appelés à vivre et qu’il vous appartient à vous, les premiers, de vous consacrer au salut d’une société qui a précisément besoin d’âmes fortes et intrépides. Il vous enseignera la suprême parole du Christ : que le sacrifice, la croix soient notre salut et celui du monde. Les jeunes comprennent cette suprême vocation… »

 

Source : Plus de 2000 jeunes saints, jeunes témoins, Tome I, éditions de Chiré